mardi 31 janvier 2012

jour 103 à 106

Nous sommes parti de Cuenca vers midi.

Premier arrêt à la sortie de la ville nous sommes allés mangé dans un beau restaurant en bordure de la route. Nous avons conversé avec la propriétaire de l'établissement qui parlait bien anglais. Elle nous a recommandé un hotel à Vilcabamba, notre destination, et a même fait la réservation pour nous.

A la sortie du restaurant il s'est mis à pleuvoir. J'ai enfilé mon habit de pluie, résigné à passer une autres journée à conduire sous la pluie. La pluie n'a pas duré et j'ai eu une des meilleures journées de conduite de ce voyage. La route était belle, tout de béton, les courbes longues, le paysage époustouflant.

À un moment je conduisais au dessus des nuages, j'avais l'impression de conduire au paradis.





J'ai traversé, encore une fois, des brouillards très épais et j'ai réalisé que je traversais, en réalité, des nuages. L'eau contenu dans le nuage s'accumulait sur ma visière. je ne pouvais voir a plus de 5 mètres environ. Je devais donc ralentir considérablement.






Heureusement ça ne durait pas trop longtemps et nous avons pu garder le gas ouvert pour la majeur partie de la journée.

Nous avons trouvé, sans trop de difficulté, l'hôtel où nous avions une réservation. L'endroit s'est avéré magnifique.



De la salle à manger, où je me suis assis avec mon ordinateur, j'ai la vue sur une vallée verdoyante, entouré de montagnes majestueuses d'où se détache paresseusement des nuages.



Après avoir conduit au paradis, je suis arrivé au paradis. Quel belle journée !

Demain on rentre au Pérou.

samedi 28 janvier 2012

jour 96 à 103 / Cali, Ipiales, Las Ajas, Quito,Cuenca

Je suis présentement à Cuenca. J'ai passé l'équateur. Les toilettes "flushent" maintenant dans l'autre sens.

Nous avons, tel que prévu avalé plusieurs kilomètres vers le sud afin d'arriver le plus tôt possible au Pérou. Sur la route de Medellin vers Cali, nous avons traversé plusieurs orages. Huit heures de conduites, trempé jusqu'aux os. Je n'avais pas mis mon habit de pluie lorsque j'ai attrapé la première douche. L'eau me coulait entre les jambes. C'était comme uriner une pisse bien froide dans mes pantalons.

En chemin j'ai vu le camion le plus long jamais croisé. Quatre remorques (ou cinq je ne me souviens plus). C'était comme un train sur l'autoroute. Au Canada (et É-U) la limite est de deux remorques. En tout cas, c'est long à dépasser.



Après deux jours de préparation à Cali, nous sommes parti vers Ipiales, ville à la frontière de l'Équateur. En chemin, j'ai eu ma première crevaison, dans le village de Chachagui. Mon pneu à carrément éclaté. J'ai dérapé et rattrapé le contrôle. J'ai poussé ma moto jusqu'à un atelier de réparation de roue. Pour 2,50$ et en 20 minutes, ma crevaison était réparé. Le coupable, un clou bien ancré dans ma roue.





Nous avons repris la route et atteint Las Ajas, village voisin de Ipiales, à la tombée de la nuit. Nous voulions passer la nuit à Las Ajas, car nous voulions visiter la célèbre cathédrale, du même nom, avant de passer la frontière vers l'Équateur. Notre quête d'un stationnement sécuritaire nous a mené au diocèse où on nous a gentiment autorisé à y laisser nos motos, dans la cour arrière, gardé par quelques oies.

Nous avons visité, le lendemain, la cathédrale de Las ajas. Cette cathédrale fût pendant quelques temps mon fond d'écran au travail. Et pour cause, tant superbe qu'elle est, sise dans une vallée entre deux sommets de la cordillières des andes. Un villageois a un jour trouvé, sur la paroi rocheuse, une marque ressemblant à la vierge Marie. Considéré comme une apparition, la cathédrale fût construite et constitue aujourd'hui un lieu de pèlerinage.



En arrivant la veille nous avions constaté que mon pneu avait perdu un peu d'air. Tel qu'anticipé, lorsque je retournai à ma moto, ce matin là, ma roue était à plat. Puisqu'il s'agissait d'une fuite lente, nous avons gonflé mon pneu et rapidement cheminé vers un autres atelier de réparation. La réparation effectué la veille avait été fait rapidement au détriment d'une vérification plus soigneuse. Il était évident qu'ayant poussé ma moto avec le clou dans le pneu, il devait y avoir d'autres trous dans le tube. Le réparateur à Ipiales, trouva deux autres trous dans mon tubes et les répara, lui aussi, pour 2,50$ et en 20 minutes. Je m'assurais, cette fois-ci, qu'il fasse une bonne inspection du tube. Nous avons, pressé de partir passer la frontière, remis la roue rapidement.

Le passage à la frontière se fit aisément. Je savais que les frontières en Amérique du Sud serait plus simple qu'en Amérique Centrale. Ce fût confirmé.



Noter premier arrêt après la frontière fût à la station d'essence. À ma grande surprise on refusait, sous prétexte que j'étais étranger, de me vendre de l'essence. On me disait que c'était la loi, afin de contrer la contrebande d'essence qui est, en Équateur, subventionné par l'état afin de garder les prix bas. À une heure de conduite je pourrais en acheter qu'on me disait. Le hic, c'est que je n'avais pas assez d'essence pour conduire jusque là. Après quelques discussions, en leur montrant mon permis d'importation temporaire et arguant de mon statut de touriste, je finis par les convaincre de m'en vendre. À cinq dollar pour faire le plein, quand il m'en coûtait près de vingt en Colombie, cette histoire de contrebande faisait soudainement plus de sens.

Après un deuxième arrêt, pour manger, je remarquai que ma moto se comportait fort étrangement. Je m'arrêtai et repris la pression d'air dans mon pneu. Je semblais avoir perdu un peu d'air. Je gonflai à bloc mon pneu avec l'intention de m'arrêter quelques fois en chemin et remettre de l'air jusqu'à Quito, notre destination. Même avec mon pneu regonflé ma moto se comportait encore étrangement. Je m'arrêtai et inspecta ma moto une autres fois. Convaincu que c'était dû à ma roue je n'inspectais que la roue. Je remarquai que mon rim lock avait été mal serré et bougeait dans la roue. Je l'ai resserré et j'ai continué mon chemin. Je croyais avoir trouvé la raison de ce comportement étrange. Ma moto se comportait tout de même toujours étrangement et je devais rouler lentement. Je ne comprenais tout simplement pas ce qui se passait avec ma moto. Nous avons continué un certain temps, jusqu’à ce que, exaspéré, je m'arrête pour faire une vérification complète de la moto, ce que j'aurais dû faire dès le départ. Je me suis vite rendu compte que la chaîne était mal ajusté et ma roue mal aligné. Dans mon empressement de remettre la roue, j'ai négligé de le faire une vérification avant départ. Le mec qui avait réparé ma roue avait remis ma roue avec mon assistance et y allait avec bien peu de finesse. Bref, en remettant la roue, il avait bousillé l'alignement de ma roue et par le fait même désajusté ma chaîne. Qu'à cela ne tienne, c'était ma faute. C'est ma moto. C'est à moi d'enlever la roue et de la remettre. Je n'aurais pas dû le laisser toucher à rien d'autre que mon pneu. Dans mon empressement (et ma paresse) j'ai négligé ma responsabilité de veiller au maintient du bon fonctionnement de ma moto. Je me sentais vraiment très con. Leçon apprise. Vraiment.

Avec toutes ces tergiversations , nous ne pouvions arriver à Quito avant la nuit. Nous avons donc passé la nuit dans une petite ville dont je ne me souviens déjà plus du nom. J'aime toujours ces petits arrêts improvisé en bord de route. Une nuit passé hors de la ville ou autres endroits touristiques. Dans ces endroits, plus authentiques, on se sent plus facilement intégrés au paysage et on découvre, un peu mieux, les mœurs et coutumes du pays.

Nous nous sommes levé tôt le matin afin d'avoir un départ hâtif. Peine perdu, nous étions embarrés dans l'hôtel. Des grilles barraient toutes les sorties. Quelqu'un a fini par nous ouvrir, non après près de quinze minutes d'attente. Pas très efficace en cas de feu selon moi.

En chemin vers Quito nous avons traversé la ligne de l'équateur. Nous avons visité un monument situé sur la ligne zéro de latitude.



Le monument ayant été construit avant l'existence d'outil de calcul précis ne se trouve, en réalité, pas vraiment sur la ligne zéro. Nous sommes donc parti à la recherche, grâce à mon GPS, de la vraie ligne zéro. nous lavons trouvé dans un terrain vague à près de cent mètre du monument.





Ici, aucune ligne ne marquait le point zéro. En fait, un chien mort marquait le point zéro de latitude. Beaucoup moins chic, mais plus précis.



De quito nous sommes parti tôt pour une longue journée vers Cuenca. la journée fût effectivement bien longue et aussi très très difficile. Probablement une des plus difficile journée de moto du périple. La premièere moitié se fit assez facilement. les routes sont ici très belles, le tarmac, très lisse.

Nous avons fait un détour vers Banos, petite ville sise dans une vallée majestueuse où on trouve des sources d'eaux chaudes thermales. Il ne faisait pas beau, on seulement pris quelques photos et nous sommes repartis.

On a traversé queqlues villes sales et sans arbres mais logés entre des montagnes superbes.



Les routes à travers les montagens sont tout simplement merveilleuses.



Pour la deuxième moitié de la journée, les choses se sont corsées. nous avons d'abord traversé quelques villes tout aussi laides les une que les autres, mais entourés de collines très jolies. Puis nous sommes rentrés dans les montagnes. les villages sont ici principalement peuplés d'indigènes avec leurs habits typiques. Les paysages étaient superbes.

Le brouillard s'est levé et a ajouté une touche dramatique au décor. Les difficultés ont commencé avec la pluie et le brouillard qui s'épaississaient sans cesse. On a fini par ne presque plus rien voir. On devait rouler très lentement, les courbes apparaissant à la dernière seconde, les voitures aussi. Ce fût ainsi pendant des heures. J'étais trempé et je me demandais bien quand tout ceci finirait. Ça ne finissait jamais et je m'efforçais de ne pas me décourager. Éventuellement nous sommes osrti du brouillard et de la pluie et avons pu foncer vers Cuenca. David me prêta une paire de gant chaude que je fût bien content d'enfiler au lieu de mes gants, supposément waterproof, qui étaient totalement trempes.

En arrivant proche de Cuenca, le soleil est apparu directement dans nos yeux, je ne voyais plus rien. Je devais rouler avec une main dans les airs pour cacher le soleil. Pas évident sur l'autoroute.



Pour clore le tout, à quelques kilomètres de la ville, la pluie est revenu en force. ça pissait dru. nous somems arrivés à notre hotel complètement trempe, rigide de froid mais définitivement content d'avoir atteint notre but, encore une fois, à la tombée de la nuit.

Après une journée à Cuenca, où j'ai principalement trouvé un mécano pour quelques réparations, nous reprenons la route, aujourd'hui, vers la frontière du Pérou.

samedi 21 janvier 2012

Jour 87 à 96 / Portobello, San blas, Cartagène, Medellin

Il y a de ces expériences qui restent avec vous pour toujours. Des moments imprégnés dans la mémoire des sens qui évoquent de bonnes ou mauvaises sensations. On y pense et on revit la joie ou la peur vécu. De ma traversée en bateau vers la Colombie, je peux dire que j'oscille entre le rêve et le cauchemar. Ceci dit je n'en retire que du positif, à la recherche d'aventure, j'en ai eu plus que pour mon argent.

La nuit précédent mon départ, j'ai très mal dormi. Le dortoir bruyant et inconfortable et la nécessité de me lever très tôt pour finaliser l'arrimage des motos ont eu raison de mon besoin de sommeil. Ma plus grande appréhension était le mal de mer. Pour vous dire à quel point je suis sensible au mal de mer, j'ai le mal de mer dans un hamac. Lors du chargement de nos motos à bord je commençais déjà à sentir une légère nausée, on parle ici d'un bateau ancré en eau calme. La dernière fois que j'ai fait du voilier, j'ai été royalement malade. La mer vers Cartagène s'annonçant troublé, il ne faisait aucun doute dans ma tête que la menace était sérieuse . Je me suis donc équipé d'une boîte complète de pilule contre le mal de mer, avec la ferme intention de m'en gaver jusqu'à l'arrivée.

Le MS Independence est un bateau de 85 pieds. Plus le bateau est gros, mieux il prendra les grandes vagues. Nous sommes hors saison pour le voyage vers Cartagène et seul les plus grands bateaux effectuent encore la traversée.



Une fois les 24 passagers installés, le capitaine a donné son petit exposé des règles. La plus notable, les toilettes peuvent être flushé seulement quand la génératrice fonctionne, c'est à dire pendant les heures de repas. Le capitaine nous assuras que son bateau était des plus solides et capable de prendre tous ce que la mer nous donneras.



Nous avons amorcé notre avancé vers les îles de San Blas sur une mer plutôt tranquille, étant proche de la côte. J'ai commençais déjà à me sentir malade et devait m'allonger sur le pont le plus élevé, les yeux fermés. C'est un truc que m'avait donné un autres capitaine et qui, je dois dire, fonctionne à merveille.

Notre premier arrêt fût une île, Isla Grande. En arrivant près de l'île j'ai pu voire des dauphins sautiller près du bateau, magique. Nous nous sommes arrêtés pour se baigner et j'en ai profité pour explorer l'île un peu. Isla grande, ne fait pas partie en tant que tel de l'archipel de san Blas. C'est une île, certes magnifique, mais plus développé.





Jésus est ici pas mal bronzé.





Le terrain de basketball/soccer le plus cool du monde, sauf quand la balle sort du terrain.



Après un souper à l'ancrage, nous avons repris la mer vers notre première île de l'archipel San Blas. Nous devions naviguer dans la nuit et s'arrêter vers 1-2 heures du matin. La mer a alors montré sa force. J'ai été fort surpris de voir à quel point notre bateau, malgré ses 85 pieds, était balloté dans tous les sens. Au début j'ai franchement eu la frousse et j'imaginais mal comment on passerait à travers. Allongé sur le dos je ne pouvais me reposer, analysant chaque vague et priant à chaque fois pour que le bateau résiste. J'ai demandé au capitaine si la mer vers Cartagène serait semblable. Pire, bien bien pire, qu'il m'a répondu. Sachant que l'allée vers Cartagène se ferait en 36 à 40 heures de navigations ininterrompues, je me demandais vraiment comment j'allais y survivre. Le capitaine cherchait à enseigner à un invité comment naviguer afin de pouvoir aller se reposer une heure ou deux. J'aurais bien aimé essayer, mais mon mal de mer chronique exclua ma candidature. Disons que dans la mer violente, l'idée que le capitaine quitte la barre et la donne à un novice me rassurait bien peu. Après seulement une dizaine de minute le bateau ballotait plus violement que jamais et celui qui remplaçait le capitaine avait besoin d'aide et demandait qu'on trouve le capitaine. S'ensuivit une petite panique qui ramena à la barre le capitaine qui récrimina le pauvre novice. Ayant eu une bonne frousse j'ai bien indiqué au capitaine qu'il ne pouvait redonner la barre à cette personne.

Après ce qui me sembla une éternité nous sommes finalement arrivés à destination et avons jeté l'ancre vers 2 heures du matin. Je me suis jeté dans ma couche épuisé et j'ai dormi comme une brique malgré le fait que j'étais coincé parmi tous mes bagages entreposé sur lit, faute d'autres espaces.

Au levé j'ai pu voir l'île que notre arrivée durant la nuit nous avait caché. L'île était peuplé de 7 personnes qui, comme sur toutes les autres îles de san Blas, sont de la tribu Kunna. L'archipel de San Blas est constitué de près de 300 îles, pas tous peuplés. Nous avons donc pris le petit bateau vers l'île et y avons passé la journée. On pouvait faire le tour de l'île en 15 minutes de marche. Se retrouver sur une si petite île paradisiaque au milieu de la mer émeraude des caraïbes avait quelques chose de définitivement surréaliste. J'ai pris un petit kayak et j'ai été sur une minuscule île avec un seul palmier qui semblait tout droit tiré d'un cartoon.







Nous sommes resté ancré près de l'île pour la nuit et j'ai dormi, cette nuit-là, sur le pont avant, caressé par la brise et bercé par la mer. J'ai failli avoir une première belle nuit de sommeil mais la pluie est venu gâcher le portrait. Pas question de retourner dans ma couche, les quartiers sous le pont principale étant suffocants et nauséabonds j'ai dormi sur le pont le plus élevé qui était couvert.

Nous sommes parti le lendemain vers d'autres îles. Le capitaine essayait de montrer à d'autres personnes comment naviguer. Étant couché sur ma couche en permanence afin de contenir mon mal de mer j'avais bien peu d'espoir de pouvoir le faire. Je décidai tout de même d'essayer et à ma grande surprise, en naviguant, mon mal de mer était supportable. J'ai navigué pour pratiquement toute la route et m'en tirait vraiment bien. J'assistais les autres qui voulaient apprendre et suis vite devenu la référence parmi les autres invités qui voulait naviguer, m'appelant lorsqu'ils perdaient le cap et avait besoin de redresser le navire. Bref, c'était maintenant sur moi que le capitaine comptait pour le remplacer.

Cette île était encore plus petite que l'autres, avec un seul habitant.





Après une autres journée passé à se baigné sur une île paradisiaque nous nous préparions pour la traversée finales vers Cartagène. Cette traversée en haute mer de 36-40 heures s'annonçait définitivement difficile et la tension était palpable. Tout le monde se préparait à traverser l'enfer. Les chambres en cale étant suffocante, nauséabondes et promptes à donner le mal de mer, presque tout le monde voulait dormir sur le pont élevé. Le capitaine distribua des matelas de sol et tout le monde s'installa tant bien que mal afin d'affronter la traversée. avant de partir nous avons pu voire des raies géantes tourner autour du bateau. L'eau claire de la mer des caraïbes et les lumières du bateau permettait de bien les voire.

La première étape était de sortir des récifs, dans le noir. Tout le long de notre voyage on pouvait voire des bateaux échoués sur les récifs. Le capitaine exigea le silence totale pendant qu'il naviguait avec ses instruments.

À la sortie des récifs s'amorça notre entrée en haute mer. La mer montra plus de force que précédement, mais commençant à m'habituer à la navigation, j'avais un peu moins peur. après peu de temps le capitaine me donna la barre. Le couvert nuageux interdisait toute vision et c'est dans l'obscurité totale que nous naviguions. Bien vite la force de la mer raviva mon mal de mer et je serrais les dents afin de contenir mon envie de vomir. J'avais eu l'idée que conduire en écoutant mon ipod serait certainement une expérience intéressante. J'ai donc mis mon ipod et navigué sur la mer sur une musique techno planante et entraînante, tout un trip. Je devais accoter mes pieds sur la station de pilotage pour ne pas tomber par en avant quand le bateau piquait du nez dans le creux de vague. La musique me donnait du courage et le focus pour oublier mon mal de mer. J'ai navigué quelques heures avant que le capitaine se réveille et reprenne la barre. Je suis retourné m'étendre sans attraper la moindre minute de sommeil.

La journée suivante on continua à naviguer. J'alternais de ma couche à la barre de navigation. Les repas se prenant à l'intérieur, je ne pouvais m'y asseoir plus que deux minutes. En effet, l'ampleur des mouvements du bateau provoquait instantanément un mal de cœur grandissant exponentiellement dès que je quittais ma couche ou le poste de pilotage. Ingurgitant mon repas en deux minutes je courrais ensuite me coucher sur le dos les yeux fermés, vraiment pas l’idéal pour la digestion. À chaque fois que je devais m'aventurer dans les quartiers où il y avait les chambres, je devais retenir mon souffle tant m'était insupportable le mélange d'odeur corporelle et de toilettes pleines.





Durant la journée la mer se calma un peu et je commençais à nourrir l'espoir que la mer serait dès lors plus clémente. J'ai perdu toutes illusions lorsque le soir venu se leva la tempête. Avec tous les invités couchés autour du pont principale on pouvait entendre le capitaine injurier les éléments qui battaient avec une fougue incroyable le bateau. Le vent frappait le bateau dans un fracas sonore attestant de sa force. Le poste de pilotage étant sur le pont supérieur, nous étions jusqu'alors à l'abris de l'eau, mais dans la tempête l'eau trouvait son chemin jusqu'en haut et fouettait le capitaine au visage et détrempait les pauvres convives étendues tout autour, moi inclus. Mon tour au poste de pilotage arriva et je pris la barre dans cette mer décidément déchaîné. Je devins vite détrempé par l'eau qui entrait. L'eau me frappait dans les yeux et le sel de la mer me brûlait les yeux. Je ne pouvais m'empêcher de lancer un juron bien salé à chaque salves de mer. En serrant les dents et en riant face à l'adversité, l'expérience était définitivement intense. Maintenir le cap dans la tempête n'était pas évident, mais je réussissais tout de même à m,en sortir en corrigeant constamment le cap. La direction donné pouvait parfois prendre du temps avant d'opérer le mouvement au navire et je devais corriger le cap avec plus d'amplitude, ce qui exigeait une concentration maximale de tout instant.

Le capitaine repris éventuellement la barre et je retournai m'étendre. Encore incapable d'attraper le moindre sommeil, je commençais à sentir les effets des 36 heures d'insomnies. Au milieu de la nuit nous fûmes frappés d'une vague qui engouffra au complet le bateau. Tous les matelas et tous les convives furent complétement détrempé. À partir de se moment plus personnes ne pouvait rester étendu et tous étaient assis en silence autour du poste de pilotage, les regards lourds d'inquiétudes.

Par la force des tumultes, un immense coffre d'outil de la salle des machines fût détaché de son arrimage et atterrit sur le moteur. Nous étions à quelques heures seulement de Cartagène et on pouvait voire les lueurs de la ville se refléter sur les nuages. Le capitaine recruta quelques convives pour l'aider à bouger le coffre et je repris la barre. J'avais de la misère à garder les yeux ouverts tellement j'étais fatigué. Je gardais le cap, mais combattait le sommeil avec difficulté. N'en pouvant plus, je demandais qu'on aille chercher le capitaine, qui retourna au poste non sans me remercier sincèrement. La mer redevint par la suite beaucoup plus calme en même temps qu'apparaissait l'aube. Je me suis écroulé de fatigue sur la table du poste de pilotage. À mon réveil je voyais Cartagène. On a réussis, on a survécu.

Dans la lumière du jour et la mer calme de la baie du port de Cartagène, les esprits se calmèrent et nous pûmes absorber la beauté du paysage. Quarante heures de navigations dans une mer plus que déchaîné donnait au paysage une dimension mythique. Tous les convives avaient hâte de débarquer du navire et tous s'entendaient pour dire qu'on venait de vivre un cauchemar. Le capitaine me remercia encore ainsi que l'équipage et quelques convives qui m'appelaient maintenant capitaine.

Nous sommes finalement débarqué pour trouver un hotel. Les formalités d'immigration, complété par un courtier, prenant la journée, nous devions revenir le lendemain pour débarquer les motos. Étant épuisé, j'étais bien content.

Dan et moi étions bien content d'avoir enfin atteint l'Amérique du sud.



J'ai trouvé un hôtel vraiment bien après quelques recherches. une bonne partie des motards m'y a suivi et nous occupions presque tout l'hôtel. Nous devions ensuite retourner au bateau récupérer quelques affaires. Le soir venu on a mangé au restaurant et je me suis écroulé de fatigue dans mon lit.

J'ai dormi du sommeil le plus profond de ma vie. La nuit s'est écoulé dans l'inconscience la plus totale. Lorsque Dan cogna à ma porte de chambre, se fût d'abord incorporer dans mes rêves. Je finis par me réveiller et me suis demander où j'étais. Lorsque j'ai réalisé que j'étais à Cartagène, en Colombie et enfin en Amérique du Sud, j'ai eu un sincère élan de joie que j'ai matérialisé en lançant un "AWESOME!!" bien senti.

Le capitaine nous avait donné rendez-vous à sept heure le matin et nous arrivâmes avec seulement un peu de retard. L'opération de débarquement commença et se déroula sans accroches.











Nous devions attendre que tous soient débarqués avant de cheminer vers la douane.



rendu à la douane nous devions attendre que le fonctionnaire en charge de notre dossier revienne de son heure de repas. Nous en avons profité pour dîner. À notre retour nous avons attendu près de trois heures avant de se faire dire que ça prendrait encore trois heure. Nous avons négocié de revenir le lendemain et de laisser nos motos dans le stationnement de la douane.



Nous avons, cette soirée là, visité le quartier de la vieille ville. Absolument superbe. La Colombie a immédiatement opéré son charme sur moi, dès le moment où je suis débarqué j'ai aimé la Colombie. Les gens sont ici très sympathique et affables. Les femmes sont belles, féminines. Il y a dans le quartier de mon hôtel une vie de quartier palpable et les gens vous abordent gentiment et sans gêne dans un ensemble des plus conviviales. Ici, tu as l'impression d'être intégré au paysage. Nous sommes sorti prendre un verre et je me suis couché un peu trop tard pour quelqu'un qui a définitivmenet beaucoup de sommeil à rattraper.

Le lendemain nous avons récupéré nos motos. La première étape, une fois nos motos légalisés était de les faire laver. En effet, la mer déchaîné ayant atteint le pont supérieur, nos motos étaient couvertes de sel. Il fallait au plus vite enlever ce sel afin d'arrêter la corrosion. Nous avons trouvé un lave auto et ils ont lavé très méticuleusement nos motos à pression. Malheureusement, après le lavage la KTM de Sherry ne démarrait plus. Nous avons essayer toutes sortes de trucs et rien n'y faisait. Nous avons dû aller voire un mécanicien chez lequel un gentil colombien nous a mené. Il est revenu en scooter et à remorqué la moto en la poussant avec le pied à partir du scooter alors que quelqu'un manœuvrait la moto.Nous sommes allés chez le mécanicien et il nous a dit qu'il avait besoin de la journée pour trouver le problème. Le lavage à pression n'était peut-être pas une bonne idée.



Lorsque je suis retourné à l'hotel, j'ai croisé Dan arrêté sur le bord de la rue. Il avait lui aussi des problèemes avec sa moto après l'avoir fait lavé. Le lavage à pression n'était définitivement pas une bonne idée. Je suis retourné chez le même mécanicien avec Dan, comique.

J'ai eu un dernier souper cette soirée là avec Brad car je vais vers Medellin et lui explorera la côte encore. Puisque j'ai pris mon bateau en retard et que je dois être à Ushuaia, Argentine, avant avril, j'ai décidé de passer rapidement sur la Colombie et l'Équateur pour pouvoir prendre le temps nécessaire pour les autres pays. Mon plan a toujours été de revenir vers la Colombie sur le chemin du retour. J'aime vraiment la Colombie et j'aimerais probablement y passer près d'un mois. David voyagera avec moi car il veut lui aussi atteindre Ushuaia avant avril. Annie, une écossaise, d'un âge avancé, qui voyage en Harley veut nous suivre jusqu'au Pérou où nous trouverons des pistes hors-route où elle ne pourra plus nous suivre. La route vers medellin prend de 8 à 10 heures en moto. Annie voulant éviter de conduire la nuit voulait partir, avec David, très tôt, trop tôt pour moi qui avait encore des trucs à préparer. Nous nous sommes donc dit que nous nous retrouverions à Medellin ou sur la route.

Je suis parti vers huit heure le matin et commencé mon bout de chemin vers Medellin. Mon GPS indiquait que j'arriverais vers 3:00, facile. À un moment je pris un drôle de tournant mais je décidai de faire confiance à mon GPS. Grosse erreure, le chemin calculé par mon GPS prenait un détour ridicule. J'ai fini par me rendre compte que l'heure indiqué était plutôt 3 heure du matin. Il était trop tard pour retourner quand je me suis rendu compte de mon erreur. Étant parti rapidement, je n'avais pas pris la peine de vérifier le trajet calculé par mon GPS. Bref, après huit heures de route, j'étais encore à huit heures de Medellin. C'est comme aller à Toronto en passant par New-York, enrageant. Je tentais tant bien que mal d'éviter les sessions d'auto-flagellation mentale. Quel perte de temps, quelle bévue monumentale, que je me disais. J'ai fini par faire la paix avec mon erreur et passer une nuit agréable dans un petit hôtel en bordure de route. Lorsque je consultai mes courriels ce soir-là, m'attendais un courriel de David avec une nouvelle peu réjouissante. Annie, l'écossaise en Harley avait eu un accident et s'était cassé la jambe et le bras. Elle serait transféré à Medellin pour subir une opération. À suivre...

La route vers Medellin le lendemain fût fort agréable. La Colombie continue de m'enchanter. Chaque arrêt étant ponctuer de rencontre agréable. La traversée des montagnes fût une véritable partie de plaisir.

Je suis arrivée à Medellin et fait mon chemin vers le quartier El Poblado. J'ai trouvé notre point de rendez-vous initial, un pub irlandais, et pris une chambre en haut du pub. Le quartier où je suis est superbe et fort agréable.

David m'a rejoint le lendemain et nous apportons nos moto demain pour maintenance. Nous avons bien sûr visiter Annie à l'hôpital. Elle sera opérer demain probablement et nous allons lui apporter ces choses à l'hôpitale. nous avons aussi fait aujourd'hui quelques commissions pour elle. Elle est vraiment incroyable cette femme, une vraie "tough". Elle sera probablement en convalescence pendant un mois ou deux et comptent bien reprendre la route ensuite.

Je suis malade depuis mon arrivée. J'ai un sale rhume. Le manque de sommeil a fini par me rattraper. C'est dommage, j'ai passer le week-end à dormir et me soigner. J'aurais bien aimé sortir, j'ai jamais vu autant de belles filles de toute ma vie, faut le voir pour le croire. Je dois continuer mon chemin mais je vais revenir. Oh oui Medellin, je reviendrai...

jeudi 12 janvier 2012

Jour 80 à 87

Le texte suivant avait été publié par erreur avant que je le termine. Je le republie, complet cette fois.

***

De Bocas del Toro nous avons eu une grosse de journée de moto où nous avons traversé une bonne partie du Panama vers la côte du pacifique, plus précisément sur les plages de Santa Catalina. En chemin, un policier m'a pincé à 121 KM dans une zone de 80. Il cherchait bien sûr un cadeau et trouvait mes gants fort jolies. Je lui ai expliqué (cette fois-ci j'ai décidé de ne pas faire semblant que je ne parles pas espagnole) que j'étais moi aussi agent de la paix dans mon pays et que pour moi c'était une question de principe et que je ne donnais pas de pots de vin aux officiels de la loi. On a continué à discuter de tout et de rien et il m'a finalement laissé partir contre la promesse de revenir lui donner mes gants sur mon chemin du retour d'Argentine, on a ri et je suis parti, soulagé.

En chemin, on a traversé une chaîne de montagne.



Nous sommes arrivés dans la nuit à Santa Catalina. Nous avons passé deux jours dans cet autre petit paradis tropicale de bord de mer, baignade et sieste sous les palmiers, la routine quoi ;)

Notre prochaine destination après Santa Catalina était Panama City. Atteindre Panama city représente une étape importante dans ce voyage. C'est un peu le point d'arrivé des expéditions au bout de l'Amérique Centrale. En chemin David qui avait pris la tête a manqué notre sortie et nous avons pris un détour qui nous a amené sur le superbe pont Centenario, pont suspendue qui enjambe le Canal de Panama. Des fois c'est bien de se perdre un peu.

Panama city ressemble un peu à Miami et j'avais l'impression de retrouver, après tout ces pays traversés, un peu de civilisation. Nous sommes allés directement à la vieille ville (casco Viejo) se cogner le nez sur des auberges complètes. Nous étions donc les trois (David, Brad et moi) arrêtés à l'entrée du quartier lorsqu'arriva, au volant de sa KLR, Dan, l'autralien que nous avions croisé à San Juan, Nicaragua. Dan prend le même bateau que nous et j'étais bien content de le retrouver. Nous sommes retournés vers le centre de la ville trouver un hotel.



Nous sommes sortis cette soirée là prendre un verre.



Je suis aussi allé visiter une des écluses du canal de Panama, franchement impressionnant. Le canal de panama est l'un des plus grand accomplissements humains en terme d’ingénierie et d'ampleur de chantier. Près de 22 000 ouvriers sont morts durant sa construction. Oui ! vingt-deux mille. D'après moi, le conseil de santé sécurité du chantier n'était pas très efficace. Lors de notre visite, un après l'autre se sont succédé immenses portes-conteneur et même un navire de croisière dans ces dernières écluses vers l'océan pacifique. En moyenne un navire doit payer 200 000$ pour traverser le canal de Panama.







Lors de notre arrivée à casco Viejo nous avons croisé Richard, un anglais, légendaire aventurier en moto, qui habite maintenant, six mois par année, à Panama City. Richard nous avait invité prendre un verre sur la terrasse de son superbe appartement dans Casco, la meilleure vue de Panama City qu'il disait. Nous avons donc honoré son invitation et avons passé une superbe soirée à échanger nos histoires avec ce héros de l'aventure à moto. Le mec a voyagé partout et ce fût vraiment un honneur de partager avec lui. Il m'a aussi fait l'honneur de me prêter la peau de mouton qui a recouvert la selle de sa BMW R100 durant tous ses périples. Ça fait plusieurs pays que je recherches une peau de mouton pour améliorer le confort de ma selle qui fait définitivement souffrir mon popoton. La peau de mouton sur la selle est un classique des pionniers de la moto aventure. Durable, confortable et simple, c'est la solution idéale pour améliorer le confort de la selle. J'étais honoré.



Dégustation de ceviche, pas fameux, au marché de poisson.



De Panama City nous avons cheminé vers Portobello d'où nous devions amorcer notre traversée vers la Colombie. Étape importante et pleine de promesses d'aventures. La première partie de cette aventure fût l'embarquement de nos motos.

Il y a 9 motards à bord et nous avons embarqués nous mêmes nos motos. C'était tout une aventure. Pendant cinq heure, une à une (et à la fin dans le noir), nous avons d'abord mis la moto dans une chaloupe pour la transporter près de notre bateau. Nous les avons levés avec une petite grue et positionnés, à bras, sur le pont le plus élevé, supposement à l'abris de l'eau qui, salé, est très corrosives.












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Voilà où j'en étais. Je suis présentement à Medellin en colombie. La traversée fût tel qu'anticipé toute une aventure. Je suis trop fatigué pour rédiger le texte maintenant. Bientôt, promis.